Miracle – Le Blog Culturel d’Yvette Lucas

Un ballet – pantomime foisonnant et bien orchestré

« Miracle » 
par la compagnie Les gens du quai et leurs invités

Neuf danseurs, cinq musiciens de la Compagnie « les Gens du quai » de Montpellier et une trentaine d’invités perpignanais, danseurs amateurs et groupe choral. Il y avait de quoi envahir sans limites le vaste plateau de l’Archipel et la fosse d’orchestre installée pour l’occasion. L’inspiration du ballet, le film italien « Miracle à Milan » offrait bien des occasions de déployer cette foule sur le plateau. Mais une œuvre chorégraphique n’est pas un happening incontrôlé : c’est bien au contraire une solide construction où les improvisations s’organisent, se déroulent en suggestions joyeuses d’un interprète à l’autre, respectent des itinéraires qui donnent force et sens aux déambulations. De l’ordre et de la discipline pour suggérer le désordre, pour donner sens à la créativité, pour mieux exprimer la joie, le désarroi, la colère. Pour éléments de décor des panneaux qui serviront à construire des abris destinés à devenir maisons, pour se cacher, s’observer, escalader. Les séquences alternent solos et mouvements dansés par quelques-uns et vastes évolutions de groupe, donnant le rythme du récit. Parfois la joie, la colère, débordent en cris aigus ou rauques. Pour fond de scène, une plaine désolée sous un vaste ciel dont les nuages glissants marquent, au gré des couleurs projetées, sérénité, bonheur ou désespoir. Cette joyeuse pantomime ne serait rien sans la musique, qui la porte de bout en bout, avec de belles séquences chantées avec une passion que révèlent, aperçus, les visages des choristes. La présence intense des musiciens professionnels, leur force de conviction, leur profond accord avec ce qui se passe sur le plateau, déclenchent l’enthousiasme. Avec, sous-jacente, une sensibilité qui fait vibrer le spectacle et rend ses acteurs heureux. Un bonheur communicatif, le public était là pour en témoigner.

Yvette Lucas – Le Blog Culturel d’Yvette Lucas

Written by: Camille